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7 mai 2008 3 07 /05 /mai /2008 17:40

Nous retrouvons dans cette série une devise qui cherche à s’exprimer dés le début par l’opposition des deux orchestrations du thème générique. L'une à l'orgue,sur le hurlement d'un loup, représentant le passé et les vampires; l'autre par un groupe rock représentant le présent et le punch de la tueuse.
Le message est simple : ce n’est pas parce qu’on risque de se faire engendrer (dans le meilleur des cas) par le premier vampire qui passe qu’il faut perdre de vue ce pourquoi nous sommes là : Vivre ! Une fois les trois coups sonnés par les guitares de fin, le rideau se lève et le spectacle peut commencer…

On découvre au départ, autour de l'élue, sur cette scène de théâtre improvisée, l'archétype des anti héros : un boy-scout avec des problèmes familiaux, une nerd à la sensibilité à fleur de peau, un bibliothécaire « à l'ancienne » au pays de la documentation numérique, auxquels viendront s'ajouter peu à peu tous les personnages qui seront rejetés par ce qu'ils considéraient être leurs clans (le vampire animé, la victime de la mode, le loup garou philosophe, etc...). Eux-mêmes, pour ne plus laisser la moindre ambiguïté sur la modestie de leurs origines, s'appelleront le « scooby gang ».


Même si la promotion d’une équipe de perdants dans une Amérique qui ne veut que des vainqueurs semble très osée pour l’époque, c'est désormais avec eux qu'il faudra compter. La première chose que répond Buffy à la timide Willow lorsqu’elle lui demande conseil sur la vie est : « Carpe diem ».


Willow, qui au contact de Buffy, mélangera justice, vie et mort, génèrera une catastrophe sans précédent pour les Observateurs, interrompant le processus de transmission des pouvoirs vitaux de Tueuse en Tueuse. Alex, son meilleur ami, lui montrera à quel point le don de la vie, même lorsque celle-ci semble être celle d'un raté, peut être merveilleux.


À la fin de la saison 6, interrogé sur le devenir du personnage de Willow, Whedon avouera à demi-mots qu'il s'agissait bien d'une prise de position contre la peine de mort ("ça ne sera pas sans conséquences graves..." annonce-t-il). Ceci poussera d'emblée, dans la septième saison, notre "Diane des cimetières" à une remise en question sur son humanité: Que transmettra-t-elle réellement aux élues qui vont suivre ? Le pouvoir de tuer ou la puissance de vivre ?...Un autre sujet très osé aux États-Unis.


Le sang et la vie sont entremêlés dans la légende que nous raconte Joss Whedon; ils font le lien entre la raison et les sentiments. Il est évident que la métaphore du vampire qui mord entre la tête et le cœur pour s’emparer au passage de tout ce qui alimente notre désir de vivre y devienne un problème récurrent, pour ne pas dire omniprésent. Et notre poinçonneuse blonde acharnée, aidée de ses amis ratés, exclus des rangs de notre société, va se frayer à coup de lattes et de pieu un chemin vers la vie.


Chacune des peurs qui nous empêche de vivre notre vie commencera à apparaitre par la petite porte au début de chaque saison, sous forme de plaisanterie, d'événement anodin, commencera à s'amplifier lorsque les personnages vont en vivre chacun une déclinaison. Puis elle finira par éclater au grand jour, autour de l'apocalypse, pour voir nos exclus l'affronter avec courage ! Même lorsque Anne cherche à s’enterrer dans une mort sans histoire, Buffy, face à un monde esclavagiste qui remplace la vie par des tâches répétitives ne tarde pas à refaire surface.


Tel est le rapport de Buffy à la vie, à la mort, et à l’amour : Vivre les problèmes, y survivre, et encore vivre !

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